mercredi 18 juillet 2012

Ire contre la télévision française !


La chaîne France 4, filiale du prestigieux groupe culturel de France Télévision, diffuse un direct en l'honneur du festival d’Avignon : « Nuit France 4 du OFF 2012 », ça s’appelle…
Zappant au gré des programmes de qualité et en regret de ne pouvoir regarder les subtilités de TF1, je m’attarde sur France 4, chaîne culturelle, dis-je, de notre beau pays la France.
Il est de mon devoir de rectifier quelques erreurs dues, je pense et j’espère, à une baisse temporelle d’énergie cérébrale qui pousse les programmateurs France-télévisionnaires à dire tout et n’importe quoi sur tout et aussi sur n’importe quoi.

Première erreur : la speakerine toute jouasse présenta, je cite, « de très grandes stars au festival… ». Bon, jusque là, d’accord... Mais, comble de la bourde journalistique, ni l’Amélie Kestermans, ni le Florian Vallée, ne furent présentés ! Même pas évoqués à l’arrière d’une virgule mal placée dans une phrase bafouillée dont le contenu abscons réjouirait le téléspectateur abs-con, lui aussi, de vraies personnalités de talent comme ces deux belges-ci ! Faisons comme si cela était normal, après tout…

Deuxième erreur : je reviendrais sur la tournure tellement usitée et tellement cul-cul-la-praline qui fait la promotion des très grandes stars. De ces très grandes stars, quatre seulement sont énumérées, toutes issues de ces one man show à salle comble, aux places chères, blagues vendues, rires achetés, publicités dorées et de toute l’entreprise rodée de la belle comédie réservée aux très grandes stars.
Pas un mot sur ces saltimbanques de fortune qui errent d’histoire en histoire, pas un regard porté sur ces magiciens fabuleux qui font naître le monde à même les planches et pas une lumière sur les alchimistes urbains qui arborent le rêve et l’imaginaire. La comédie, la bonne vieille comédie (ah, la comédie !), celle qui entre sur la scène en claquant la porte de décors impeccables, celle qui surfe sur les sempiternelles histoires de coucherie, d’adultère, de ciel-mon-mari, de formules grasses et rouillées, de voix criardes et pénibles, c’est cette bonne vieille comédie (ah, la comédie !), celle des très grandes stars, qui ravit la masse avide de DIVERTISSEMENT.

Troisième erreur : ces superviseurs du groupe de France télévision (groupe qui est accrédité comme un groupe hyper méga pointu) sont les responsables mêmes –oui, précisément, eux– de la décrépitude de ce concept mystique et en voie de disparition que l’on ose encore nommer : la culture. Ils gangrènent sans la moindre once de vergogne les quelques élans poétiques en tapissant les écrans, les murs et les rues de leur pâte à tartiner gluante. Ce conglomérat indigeste colle et son parfum nauséabond d’humour putréfié empeste nos tristes cerveaux en manque de beauté.

Le festival d’Avignon, haute sphère de la création artistique, se voit prostitué par le choix de quelques sbires ignorants de la cause dramatique et optant, par leur puissance décisionnaire léthargique, pour des choix cul-cul-la-pralinesques, disai-je.
Alors, vive la télévision, vive la France…
…et que soient loués les hérétiques de l’art dramatique.


Hugo F. - France

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